Un humaniste. Témoin de son temps.

Composée de plus d’une trentaines d’oeuvres, pièces textiles et mosaïques, l’exposition monographique de l’artiste “outsider” Jacques Trovic propose un parcours au travers de plus de 50 ans de production artistique.

Jacques TROVIC – 1948-2018, Anzin (FR)

Après avoir quitté l’école à sept ans pour raisons de santé, Jacques Trovic évolue aux côtés de sa mère couturière, avant de suivre les cours de l’École des Beaux-arts de Saint-Amand-les-Eaux (FR), pendant quelques années. Il s’essaie d’abord à la peinture et à la mosaïque, avant de se consacrer, dès 1970, exclusivement à la création textile avec ses oeuvres dites “tapisseries”.

Sa technique rappelle celle du patchwork, avec ces éléments de tissus découpés puis cousus. Appliqués de tissus, couture, broderie, crochet, jeux d’aplats et de textures, fils de laine, fils synthétiques colorés et dorés, petits objets collectés ou perles, s’y côtoient pour donner vie à ces tableaux de tissus proches d’un style dit naïf.

Jacques Trovic est un créateur inlassable, obnubilé par cette “tapisserie” qu’il produisit toute sa vie durant, sans relâche (on parle de 250 à 400 oeuvres produites).

Il nous laisse une oeuvre emplie d’humanisme et d’hédonisme, richement joyeuse et colorée, témoignage de la culture du Nord de la France en transformation et de son quotidien.

Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées (Collection Art Brut à Lausanne, Musée Art et Marges à Bruxelles, Musée de la Création Franche à Bègles, … ) et il a bénéficié de nombreuses expositions en France et à l’étranger.

Cinq ans après sa disparition, exhaussant son rêve d’exposer au Musée de la Tapisserie et des Arts Textiles à Tournai, cette exposition Jacques Trovic – Un Humaniste, témoin de son temps, conçue par les commissaires Bruno Gérard et Robin Legge, en collaboration avec la Fondation Paul Duhem, présente l’évolution de cette riche production à travers ses oeuvres majeures et les thèmes qui lui sont chers (le folklore, la fête, les voyages, la vie quotidienne). Pour la première fois, sont rassemblées sa première pièce, La scène espagnole (1964) et La ferme, sa dernière oeuvre terminée en 2016.