La réalisatrice Annabelle Amoros est née en 1987 à Creil (Oise). Elle s’est formée au Fresnoy - Studio national des arts contemporains à Tourcoing puis à l’École Nationale Supérieure de la photographie à Arles et à l’École Supérieure d’Art de Lorraine à Metz.

On vous donne rendez-vous le jeudi 17 octobre à 18h au Frac pour découvrir en avant-première l’œuvre vidéo d’Annabelle Amoros.

Sa production artistique mêle à la fois le documentaire et la création et se distingue en exposant simultanément des faits réels de notre actualité et des récits fictifs poétiques. Sans donner son opinion ou sa position, Annabelle Amoros expose ses témoignages du réel : « Ma démarche est influencée par des préoccupations d’ordre social et politique […] et s’expérimente au travers d’univers lyriques, de légendes et de rêveries, d’isolement et de solitude, mais également de surveillance, de contrôle, de peur et de paranoïa. » Par le biais du film, elle propose au spectateur·rice une immersion dans des espaces instables parfois lointains en huis clos.

Tous les ans, à la même période, les ours polaires traversent le petit village de Churchill au Canada pour rejoindre la baie d’Hudson où ils traquent depuis des milliers d’années les phoques. L’arrivée de ce fauve dans le village nécessite de mettre en place des dispositifs renforcés de sécurité et de surveillance tels qu’une ligne téléphonique d’urgence pour signaler sa présence dans le village, des patrouilles de gardes forestiers prêtes à agir 24h/24 et 7 jrs/7 ou encore une « prison » pour ours. Mais si la ville essaie constamment d’éloigner les ours, elle organise dans le même temps toute une industrie « écotouristique » de luxe, soutenue par des compagnies privées, pour que les touristes puissent venir les observer dans leur environnement d’origine ; la toundra. Une grande partie de l’économie de la ville repose sur cette affluence - quelques dizaines de milliers de personnes sur la période - permettant ainsi l’emploi d’une partie considérable de la population.

Churchill, Polar Bear Town expose donc la relation de l’homme à la bête et révèle les liens complexes et fragiles que l’Homme moderne, libéral et capitaliste noue et dénoue avec le monde sauvage, entre fascination, besoin de maîtrise et exploitation touristique.

Œuvre issue de la collection du Frac Alsace, Sélestat, acquise en 2018

Visuel extrait du film-documentaire Churchill, Polar Bear Town ©Annabelle Amoros

Frac Picardie – Hors les murs

Le lieu noir, Saint-Valery sur Somme
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