Cette exposition est le fruit de plusieurs années de travail, composée de créations sur des thèmes choisis comme dans la série « Cendrillon jette l’éponge » et de commandes pour la presse, plus particulièrement pour le Parisien Magazine et Causette. Pour ces derniers il s’agissait d’illustrer un propos, un article ou une expression française. Ces commandes étaient de véritables défis, avec la réalisation de 3 à 4 prises de vues en moins d’une semaine sur une thématique déterminée. Cela me demandait d’appréhender le sujet, d’en comprendre les enjeux, d’imaginer un ensemble de photographies. Ces images se créaient dans mon esprit avec un·e protagoniste précis·e, ainsi que la réalisation d’écriture et de croquis pour s’en imprégner et en construire les moindres détails. Suivait alors la phase de recherches des décors et de lieux : un cheval, un âne, un coq, des pieds, des wc, des nuages, de fausses roses, un hangar à poulets, une forêt… Il fallait fabriquer aussi : un champignon venimeux, une lune, un lit et une table de chevet au mur, des mécanismes. C’est munie de colle à chaud, de fil nylon, d’un leaderman, de visseuses et perceuses que ces photographies prenaient formes. La construction physique de ces décors fait partie intégrante du processus de création. L’utilisation de la main et du geste et non pas de la retouche numérique a postériori me permet d’amener de nouvelles confusions entre scène réelle et fictive. Dans ces mises en scène, les objets ont leur importance. Je m’intéresse à leurs sens communs. Ils me permettent d’expliquer, de marquer une ambiance, d’exprimer un propos, ils servent l’image en allant interroger l’imaginaire collectif. Dans ces photographies, l’exubérance et les détails renforcent le stéréotype et d’une certaine manière, la pensée normative. Je photographie au double sens du mot « cliché », une exagération, une démesure, qui se ressentent par l’accumulation d’objets. Avec saugrenuité, décalage, exagération, et humour, ces photographies questionnent sur l’absurdité des poncifs.

Hors-les-murs – Diaphane

À l’angle de la rue des Écoles et de l’allée d’Arsy

F- 60190 Avrigny