L’exposition de Victorine Alisse croise deux séries de photographies sur la ruralité, qui nous entraine sur deux berges de la méditerranée. Dans ces deux projets, la photographe s’attache aux relations qu’entretiennent les habitants à leurs terres et qui font des acteurs vivants de ces territoires.

Nous resterons ici tant qu’il yaura encore du thym et des olives
Non loin de Bethléem, au creux d’une vallée, le village palestinien de Wadi Fukin – 1 400 habitants – est littéralement encerclé par deux colonies israéliennes. L’expansion croissante de ces dernières et de leurs infrastructures menace de plus en plus les terres du village. Pendant plus d’un an, au cours de plusieurs séjours, j’ai partagé le quotidien des agricultrices et des agriculteurs de Wadi Fukin, et je les ai photographiés au travail. Certains d’entre eux ont choisi une ou plusieurs photos et y ont inscrit leurs pensées et leurs sentiments. Tous ont en commun un attachement viscéral à leur terre et à leur village. J’espère pouvoir montrer, avec cette série “Nous resterons ici tant qu’il y aura du thym et des olives”, les faces cachées des politiques d’accaparements et d’expulsion menées depuis des décennies par Israël, ainsi que la résilience et l’abnégation des agriculteurs de Wadi Fukin qui, malgré une situation de plus en plus précaire, continuent de résister silencieusement. Car sans la terre, il n’est pas de futur possible.

On avait tous un paysandans la famille
En trente ans, la France a perdu progressivement plus de la moitié de ses exploitants agricoles : 200 fermes disparaissent chaque semaine et un agriculteur sur deux ignore s’il aura un successeur. En cause : l’accès difficile au foncier et le coût de transmission des exploitations. Pourtant, le lien immuable des agriculteurs et agricultrices à la terre est toujours aussi présent. Dans ce travail, je souhaite comprendre la transmission centenaire des fermes de génération en génération, qui est aujourd’hui menacée. Je suis partie à la rencontre d’agriculteurs dont les histoires racontent la transformation du monde agricole. J’ai voulu documenter un mode de vie en voie de disparition.

Hors-les-murs – Diaphane

46 rue Principale

F- 60120 Le Crocq